Et aussitôt me sont revenus des moments privilégiés que j’ai souvent partagés avec des collègues : un ventre qui commence joliment à s’arrondir en même temps que la pile des dossiers à traiter, avec la différence que l’on s’en fout un peu, une manière de se dandiner dans les étages l’air un peu béat, le sprint régulier aux toilettes tout en s’excusant de déranger, l’envie irrépressible de glace dans un bureau qui frôle les 3 degrés, le départ chez un client en se demandant angoissée comment il va réagir, les « premiers coups de pied » qui surgissent en plein déjeuner, le besoin de discuter de son dernier rendez-vous avec la gynéco, de se confier tout simplement.

Mais j’ai appris que tout le monde ne se réjouit pas forcément qu’une femme qui travaille soit enceinte. En premier lieu, le boss qui devra trouver un remplaçant pendant le congé de maternité. Un vrai casse-tête pour lui. Mais les collègues – et en particulier bizarrement les femmes - ne sont pas en reste avec leurs remarques qui cachent leur propre angoisse.

Morceaux choisis relevés il y a plusieurs mois sur le blog de Profette : « On m'a demandé si je pensais que le moment était bien choisi » (…) « Quelqu'un m'a aussi gentiment fait remarqué qu'un congé maternité allait mettre mes collègues en difficulté » (…) « Tes premières grossesses se sont-elles déroulées sans problème ? (comprendre : sans arrêt maladie !) » (…) « Tu vas prendre un congé maladie ou un congé pathologique ? Un congé parental peut-être ? » (…)

Alors, perturbant une future maman au boulot ? Vos expériences sont les bienvenues.