"Bonjour,

Je viens de lire très attentivement les commentaires déposés sur ce blog. Certains m’ont fait plaisir ; d’autres m’ont attristée.

J’ai créé ce magazine avec l’argent que j’ai économisé toute une vie. Pendant 17 ans, j’ai été journaliste salariée dans un groupe de presse. J’ai 46 ans et parce que la presse féminine ne me satisfaisait plus tant elle nous prenait pour des niaises, j’ai eu envie de créer JE, par passion. Je n’ai pas de groupe de presse derrière moi. Dans cette aventure, j’ai investi tous mes deniers. Si vous imaginez qu’on monte un magazine pour se « faire du fric », c’est que vous n’êtes pas en phase avec la réalité. Si vous ne me croyez pas, je peux vous présenter mon banquier. Avant JE, il m’adorait et il ne me téléphonait jamais, maintenant il me déteste et il m’appelle tous les jours.

Si j’ai positionné le magazine « femmes d’affaires et de séduction », c’est parce qu’il s’adresse à toutes les femmes qui entreprennent et qui par leurs action font bouger le monde. Avez-vous déjà lu quoi que ce soit dans la presse féminine sur Ghislaine Alajouanine? Et pourtant, cette femme extraordinaire a inventé la télémédecine satellitaire et a permis de sauver de nombreuses vies, notamment au fin fond de l’Afrique.

Dans JE, vous ne verrez pas Paris Hilton ou Monica Bellucci faire des confidences sur ce qu’elles prennent au petit déjeuner, mais des femmes comme vous et moi, qui pensent autrement et qui tentent de faire quelque chose de leurs vies. JE est un magazine de caractère, c’est pourquoi j’ai voulu un titre de caractère. Je n’ai pas choisi JE pour flatter mon ego. Un pronom ne vieillit jamais. JE était aussi un clin d’œil à Elle.

Il y a 60 ans, les femmes étaient plus en retrait même dans leurs actions. Aujourd’hui, elles n’ont pas honte d’affirmer leurs positions, leurs goûts. Pourquoi être castratrice ? Pour imiter les hommes ? Moi, ça ne me choque pas de découvrir des beaux objets ou des vêtements hors de prix que je ne pourrai jamais m’acheter. J’aime regarder les belles choses et rêver qu’un jour peut-être moi aussi j’y aurai droit.

J’ai voulu que JE soit un magazine de découvertes, de surprises, un magazine qui fasse réfléchir et pas un catalogue pour femmes riches et blasées. JE est une ouverture sur le monde, sur les femmes dans le monde, une découverte de toutes leurs facettes. Pas toutes les femmes, je le reconnais. Celles qui ont une certaine maturité et une ouverture d’esprit suffisante pour s’intéresser aux autres femmes, qui ne sont pas forcément des stars ou des milliardaires.

Je vous rassure, je ne suis ni l’une ni l’autre. Juste une idéaliste.

Catherine"