Mon amie me dit constamment être sur ces gardes : « Il faut que je fasse attention à ne pas dire "ma copine ou ma compagne". » Elle refuse également les propositions festives organisées par l’entreprise où le conjoint est invité. Le pire, c'est qu'elle pense que si elle faisait son "coming out", elle serait pénalisée dans sa progression professionnelle. Ce qui serait d’ailleurs contraire à la loi puisqu’il s’agirait d’une discrimination fondée sur l'orientation sexuelle. « Si cela se savait, m’a confiée mon amie, je préfère encore quitter l’entreprise ! ».

Et ne me dites surtout pas : « oui, mais c’est une femme, "ça" passe mieux que si c’était un homme. » Détrompez-vous. Selon une enquête de l’association SOS Homophobie réalisée il y a deux ans auprès de 1 800 lesbiennes, 57% déclarent avoir été victimes de lesbophobie dont 24% au travail. 7% disent que cela a une conséquence sur leur carrière.

Peut-être êtes-vous dans ce cas... Sachez que vous n'êtes pas seule. Voici quelques associations qui luttent contre l'homophobie au travail : L'autre Cercle qui a créé un observatoire, des modules de formation et de sensibilisation pour les entreprises, Collectif Homoboulot qui rassemble des associations de lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT) professionnelles (dans La Poste, GDF, SNCF, RATP, Police, APHP...), et bien sûr la Halde, Haute Autorité de Lutte contre les discriminations et pour l'Egalité.