1. Le vendredi 14 septembre 2007 à 23:09, par Madame Poppins - site

"Tu te rends compte, je vais être père bienôt et je serai encore et toujours au chômage"

"Tu sais, ton enfant n'a pas besoin d'un père directeur général, il a besoin d'un père qui lui donne de l'amour".

Voilà ce que j'ai dit à mon mari, il y a cinq ans, quelques semaines avant la naissance de notre premier enfant. Ce jour-là, j'ai eu l'impression que de l'homme et de l'enfant à naître, ce n'était pas le nourrisson le plus fragile...

Deux mois après la naissance, après douze mois de recherche, il a retrouvé du travail.

2. Le vendredi 14 septembre 2007 à 23:14, par *elle* - site

Bonsoir Corinne,
Oh oui que j'ai connu ce blues du chômage et aussi les conséquences :
- perte de confiance en soi (ça n'aide pas pour le prochain recrutement),
- perte d'identité sociale : "et vous faites quoi ?" Bien sur il ne s'agit pas d'intérêt pour votre "Développement personnel" ou pour vos intérêts privés !
Alors, pour garder confiance... et ben il arrive aussi que l'on se retrouve sous-employée mais au moins pourvue de cet emploi qui fait notre identité sociale !
Pessimiste ce soir mais pas demain.
Merci Corinne pour ton site.

3. Le vendredi 14 septembre 2007 à 23:15, par Sylvie

A moi aussi cela m'arrive de culpabiliser, de me demander ce qui dans mon parcours, ma personnalité bloque mon accès à l'emploi tant espéré. Certains jours, j'attends que l'orage passe, en guettant le retour du soleil, et d'autres jours, je me dis qu'après tout je ne vois aucune raison de me punir un peu plus par de la culpabilité, que le fait d'être sans emploi est déjà un prix suffisamment lourd à payer, qu'objectivement j'ai fait le maximum, et que cela finira bien par payer. Mais il est certain qu'il manque des "lieux" de paroles quand on est dans cette situation. Le blog en est un...

4. Le samedi 15 septembre 2007 à 00:26, par Louis CHATEL - site

Pas été longtemps au chômage... et c'était il y a très très longtemps !

5. Le samedi 15 septembre 2007 à 09:07, par Christelle

Ca fait 2 mois que je suis au chomage. Et comme on était au mois de juillet j'ai laissé couler car c'était les vacances, j'ai gardé ma fille. Et puis aujourd'hui je culpabilise. Je me dis que j'aurais du chercher du boulot avant. Je ne fais pas la grasse mat' car il y a l'école mais un jour j'ai le moral et le lendemain je déprime. Je m'ennuie toute la journée. Ca me manque le stress du travail ! C'est bizarre comme situation.

6. Le samedi 15 septembre 2007 à 09:25, par Michele

Je suis en plein dans ce "blues" du chômage et même pire, je déprime.
La société pour laquelle je travaillais m'a licenciée en 1999. J'ai pu avoir quelques petits boulots en intérim jusqu'au 11 septembre 2001. Puis rechômage pendant presque trois ans. Puis un contrat de chantier de deux ans (grâce à un piston). Puis de nouveau le chômage depuis septembre 2006. En Juillet, pour me changer les idées et me remonter le moral je suis partie dans leMidi en tant que Moniteur de plongée bénévole; là, le directeur du centre de plongée apprenant que j'étais demandeur d'emploi m'a reproché de venir là pour passer des vacances (alors qu'en tant que Moniteur j'ai des responsabilités importantes et que je fais de l'enseignement, donc ce n'est pas forcèment du plaisir ni du repos, c'est un vrai boulot) et de vivre aux crochets de la société. J'ai quitté ce centre et je suis partie ailleurs. Je n'ai rien en vue. A 59 ans (depuis fin juin), dès que je présente quelque part on me dit que je suis trop vieille pour travailler. Je desespère. Je n'ai plus que mes allocations chômage (800 euros par mois) et si je prends ma retraite je n'aurais que 1.117 euros par an, soit 3 euros par jour (je suis punie d'avoir voulu élever mes enfants pendant 12 ans). Je suis réellement désespérée et je n'ai plus aucun espoir. J'ajoute que je suis assistante de direction. Que je parle anglais, je me débrouille en allemand et je suis en train d'apprendre l'italien.
J'ai décidé, comme je suis trop vieille, d'être aussi trop vieile pour voter car n'ayant plus aucun travail, donc n'étant plus dans la possibilité de consommer, je ne me considère plus comme cityenne.

Michèle

7. Le samedi 15 septembre 2007 à 09:46, par chez tine - site

bonjour à toutes :
ce n'est pas la culpabilité d'être au chômage qui me prend, car je ne l'ai pas souhaité, c'est la gène de la précarité, cette obligation de me justifier quand on me propose des sorties, ou quand on me prend pour une cendrillon, quand les autres font état de leurs projets et que les miens sont réduits au minimum ...
mais c'est surtout la déception de n'avoir plus aucun "humain" en face de moi pour engager mes recherches d'emploi ... en fait, c'est cet effort de volonté qui me fatigue le plus car il faut reprendre le dessus sans cesse ... je me demande combien de temps je vais tenir dans ces conditions ... j'ai l'impression d'avoir épuisé toutes mes idées !
puis arrive "le cadeau de la vie" comme ces cours de swing gratuits qu'on m'offre toute cette année ; je viens de faire une belle rencontre en vue du mini festival du 6 octobre ... premier projet concret depuis bien longtemps et je m'y cramponne !
alors, je vous dis : courage ... échangez, restez à l'écoute de vos envies et cherchez à les réaliser par tous les moyens ... çà valorise et c'est bon pour le moral !
et si "vous" passez par mon cv, laissez-moi un contact à étudier merci à toi Corinne pour ce billet, Tine

8. Le samedi 15 septembre 2007 à 10:10, par sophie clz

Je l'ai connue aussi le blues du chomage surtout la première fois, je venais de refuser de re-signé un contrat de 5 ans avec l'armée et de larguer mon mari. Même si j'était fière de ça, le fait d'être au chomage m'a mis une claque au moral, tellement bien que je n'ai pas osé aller pointer le premier mois et j'ai perdue tout mes droits.

Alors là ! Grosse grosse galère pendant 1 an !! (exemple à ne pas suivre .. A moins d'aimer la galère ...)

La deuxième fois j'ai perdu mon travail pour cause de maladie, trop honteuse d'avoir été honteuse la première fois (si si je vous assure !!)
j'ai décidé de ne pas rester à "glander" :
je me suis préparée une VAE (validation des acquis par l'expérience),
je me suis trouvé un stage AFPA qui m'a permis de rencontrer mon futur associé.
Maintenant nous somme entrain de monter notre boite de formation et conseils en informatique.

Tout ça pour dire que le blues peut nous faire faire les pires bétises comme les meilleures choses. Mais il faut réussir à passer au dessus, plus on se laisse abattre plus on coule, il faut réaprendre à nager pour arriver sur le rivage.

Ps pour celle qui sont au chomage :
Courrage !!
Un but, même un tout petit, est un bonne chose.
Vous laissez guidez et démoraliser par les conseillés ANPE* et le regard des autres ; çà c'est une mauvaise chose.

*(qui aprés tout on la sécurité de l'emploi et quoi qu'ils fassent se retrouveront rarement au chomage)

9. Le samedi 15 septembre 2007 à 10:22, par dorothée

La période de transfert entre commerciale et électricienne a duré 9 mois. J'avais 27 ans.

9 mois de chômage... le 1er mois , ça a été vacances, récup du moral, je me suis reprise en main, et j'ai commencé à faire le point. "Et maintenant, qu'est ce que je vais faire?..."
Et là, j'ai décidé de continuer à être active, différemment.
Anpe le matin avec les démarches de chômeuse type+ info sur le bdc, et montage de dossier pour commencer une formation.
Comme je venais d'arriver dans le pays basque, Je ne connaissais personne et il était hors de question de commencer à dégringoler... je suis donc devenue bénévole au sein de l'association AIDES. J'y était presque tous les après midi. coup de main, écoute, tenir un salon, parler boulot, pb rencontrés, etc...cela m'a fait réfléchir beaucoup.
Cette démarche m'a permit de ne pas avoir le moral en chute libre.

J'ai pu éviter le blues en restant dans le mouvement( cela évite beaucoup de remarques de la part des autres aussi! Et quand on s'autorise une grasse mat: on a la conscience pour soi!) et en maintenant la barre vers l'objectif de changer de métier.

Je n'ai pas subi mon chômage, je pense l'avoir optimisé... et je souhaite à beaucoup d'entre vous d'y arriver, quelque soit votre méthode.

10. Le samedi 15 septembre 2007 à 10:28, par dorothée

Ps: je pense moi aussi que les conseiller Anpe sont (pour beaucoup) des destructeurs de moral... ils manquent un peu de dynamisme à mon goût!

11. Le samedi 15 septembre 2007 à 10:47, par Juliette - site

Ah la la je sais de quoi tu parles : je le vis en ce moment, ce blues...

Je viens de terminer mes études, je suis dans une période d'entre-deux et ne pas savoir ce que tu feras dans 1 semaine, 1 mois, 1 an, c'est très perturbant.

Mais courage, ne perdons pas espoir !

Sophie, bonne chance pour ta boite

12. Le samedi 15 septembre 2007 à 11:32, par Anne

Bonjour.En ce moment,je suis plutôt dans une phase de rejet : PLUS ENVIE. Plus envie de faire la bouche-trou par intermittence ou en CDI(comme c'était le cas dernièrement),plus envie d'accepter n'importe quoi ,n'importe quand,plus envie de payer des impôts avec 4 mois de travail dans l'année alors que mon travail de mère n'est pas reconnu.
(eh,oui!même si on aime ses enfants,c'est un travail de s'occuper d'eux).Alors que je ne culpabilisais pas tant que je cherchais,je culpabilise maintenant à l'idée de ne plus avoir l'envie de continuer dans ce système débile: en ce moment même j'hésite à envoyer une réponse à annonce qui n'est évidemment pas de mon domaine MAIS c'est un CDI à 35heures.
Par contre mon entourage n'est pas culpabilisant : il est vrai que je fréquente peu de monde.
Bon,en fait en ce moment je suis bien à la maison(ce qui n'est pas toujours le cas) et bien avec mon fils et il est vrai que financièrement je ne suis pas aux abois(je croise les doigts,on ne sait jamais).
Comme d'hab',j'attends de voir venir,après tout,ça fait un moment que ça dure.

13. Le samedi 15 septembre 2007 à 11:49, par Anne

Tiens,encore moi : je l'ai envoyé cette réponse.Pour reprendre les termes d'une copine "qu'est ce que ça me coûte?".
A propos de la gêne causée par la précarité et malgré ce que je disais sur mes finances,c'est vrai qu'on hésite à se faire plaisir pour faire durer les sous au maximum et que les rares fois où je m'offre quelque chose je suis mal à l'aise.Bientôt,j'ai quarante ans et j'aimerais me faire un cadeau coûteux mais j'hésite tant que je n'ai pas de revenus.
C'est vrai que le moral est en montagnes russes et qu'il faut tenir bon,surtout quand on a charge d'âmes.
Enfin,j'arrête sinon je ponds un roman ,et dans le désordre.

14. Le samedi 15 septembre 2007 à 11:56, par Anne

Encore moi

Pour ceux et celles qui souffrent de la culpabilité du chômeur :
Allez sur le site d'actu chômage vous y trouverez un article qui explique que la situation est structurelle : les entreprises ont besoin de ce vivier corvéable et malléable et c'est entretenu.Ce n'est pas une question de personne.Vous y trouverez aussi un test qui permet de mesurer votre degré de culpabilité.Ca peut être intéressant et faire réflechir.
Allez,c'était la troisième,je tâcherais de ne plus y revenir!

15. Le samedi 15 septembre 2007 à 12:57, par Annette - site

Quand on travaille, on ne s'aperçoit pas à quel point la question suivante est fréquente dans la société :

'Qu'est-ce que tu fais dans la vie?'

Mais quand on perd son travail, et qu'on essaie de répondre à cette question par des réponses telles que :

'j'ai une merveilleuse fille dont j'aime beaucoup m'occuper' ou
'je m'implique au sein de la Financial Women's Association'

on s'aperçoit alors que l'interlocuteur insiste:

'mais où travailles-tu' ou 'quelle est ta profession?'

et on tend alors à se sentir un peu mal... On répond alors 'je cherche un emploi' ou 'je suis temporairement entre deux emplois car mon poste a été transféré dans une autre province'... Et l'autre interlocuteur se sent alors un peu mal à son tour. Rares sont les personnes qui spontanément proposent leur aide ou nous encouragent. C'est plutôt quelques instants de silence gênant.

Conseil : persévérer, un jour à la fois, continuer à avoir des projets personnels et professionnels, s'investir bénévolement dans une cause qui nous tient à coeur, garder foi en soi (et tenter de ne pas être dépendant du regard des gens)

16. Le samedi 15 septembre 2007 à 13:48, par Stéfanie

Moi je suis en plein dedans. Et je traîne en plus la culpabilité d'avoir largué mon boulot pour un beau rêve : un voyage à deux au bout du monde.
Au retour j'étais prête à reprendre le collier quitte à renoncer au journalisme : j'ai vu assez des choses là bas pour relativiser... enfin je croyais. Depuis je suis complètement paûmée. Je veux continuer à écrire je ne sais faire que ça ! C'est pas un boulot facile que de revenir journaliste quand on perd son petit réseau. Et ces c... d'employeurs qui passent des annonces et ne répondent ni oui ni non ni merde à ceux qui envoient des candidatures. Je crois que c'est ça qui me mine le plus : l'impression de ne pas exister même quand je tente de me faire remarquer. Je perds mon énergie, mon vocabulaire, je n'ai plus rien à raconter je deviens agressive pour qu'on me voie et qu'on m'écoute, et c'est mon couple qui prend. Lui n'a jamais de sa vie entière été au chômage. On est en train de séparer nos planètes.
J'ai pas honte d'être au chômage vis à vis des autres ou de moi, ça arrive à beaucoup d'entre nous, mais je vis très mal cette absence de reconnaissance que donne un boulot.
Je me sens transparente et ça c'est insupportable (en plus d'être à la charge de mon amoureux). Alors je fais des projets pour tenir. J'ai plusieurs fois été au bord d'envoyer une méchante et inutile lettre d'insulte au DRH qui passe une annonce et ne baisse même le regard sur ceux qui répondent. Juste pour qu'il y en ait un qui se réveille... Et puis non, ça servirait à rien... mais des fois, je me dis : Je devrais, ça éviterait de foutre ma vie perso en l'air par ma colère étouffée sous "ce qui ne se fait pas".
Mais bon, c'est un mauvais moment à passer...

17. Le samedi 15 septembre 2007 à 17:18, par Corinne - site

@ Marie Poppins : une double naissance en somme
PS : décidémment, j'adore ton pseudo !

@ *elle* : merci à toi de poster ici J'espère que tu as trouvé tes réponses pour Mybloglog et le BlogIt express...

@ Sylvie : on est d'accord...

@ Louis : veinard !

@ Christelle : c'est même totalement contradictoire, puisque lorsque le travail nous stresse, on est mal aussi...

@ Michele : oui, je comprends... Je suppose que dans ces moments-là, les mots "courage !" et "tiens bon", n'ont peut-être plus beaucoup de sens. Mais j'espère que quelque part, ils feront tout de même leur petit bout de chemin dans ton désespoir et ton amertume...

@ Tine : ma "petite" Tine pleine de swing... Tu t'accroches à ta passion et c'est tellement beau, tellement communicatif. Merci à toi !

@ Sophie clz : très beau rebond et message d'espoir. Merci... Et je croise les doigts pour ton projet.

@ Dorothée : "optimiser son chomâge" : excellente initiative ! J'espère que ton investissement dans une association donnera des idées à d'autres.

@ Juliette : sois la bienvenue ! Bon courage pour cette première approche de la "terre du milieu"

@ Anne : j'aime quand tu "ponds un roman dans le désordre" . Je n'ai pas trouvé le test sur le site ActuChômage (je me suis pourtant inscrite). As-tu un lien direct ?

@ Annette : je me reconnais bien dans ton commentaire et merci pour tes excellents conseils.

@ Stéphanie : Et ton beau projet d'avant le départ ? L'as-tu perdu à l'autre bout du monde ? Quel dommage...

18. Le samedi 15 septembre 2007 à 19:15, par Princesse Strudel - site

Ah la la... Ayant vu mon père s'enfoncer lentement une fois au chômage, ayant vu mon beau-père perdre son boulot à 53 ans malgré un parcours professionnel irréprochable (trop cher...) qui n'en a plus retrouvé (trop âgé, trop cher, trop qualifié...), j'ai une peur panique de me retrouver au chômage.
Surtout quand on voit à quel point il est difficile de trouver quelque chose aujourd'hui. Les recruteurs ne répondent même pas aux candidatures que vous envoyez, c'est à se demander s'il y a "de vraies gens" au bout du mail. C'est décourageant.
Du coup, j'ai saisi le opportunités qui se présentaient. Six ans après la fin de mes études, j'en suis à mon troisième poste et n'ai jamais connu le chômage. Je suis plutôt fière.
Et puis il y a eu la "petite phrase" de mon beau-père, reprise par ma grand-mère récemment: "Avec ton niveau d'études c'est quand même dommage de ne faire que ce boulot-là".
Et je remets tout en cause. A jouer la sécurité, n'ai-je pas choisi la solution de facilité? Et si j'avais dit non à mon premier job (au lendemain de mon stage de fin d'études) pour rentrer en France comme prévu et préparer le concours du Quai d'Orsay, quitte à trimer une année entière? Car, c'est vrai que je n'ai jamais été au chômage, mais je suis plutôt sous-employée et mon salaire n'est pas mirobolant. Alors, je me demande parfois si je n'aurais pas dû risquer de passer quelques mois au chômage pour avoir la chance de décrocher quelque chose "de mieux".

19. Le samedi 15 septembre 2007 à 21:27, par touline - site

Je confirme que les conseillers ANPE ne font pas que remonter le moral quand on m'a dit tout récemment : "que ferez-vous en cas d'échec ?" J'ai eu un blanc... avant de répondre que je n'envisageais pas l'échec (l'échec de quoi, d'abord !).
Quant au blues du chercheur d'emploi, oui, il m'a pris par surprise avec cette rentrée alors même qu'il n'y a pas péril... Je me demande si le pire ce n'est pas de culpabiliser de faire des choses agréables ! Du coup cela les gâche, toutes ces choses qu'en poste, on rêve d'avoir le temps de faire tranquillement !

20. Le samedi 15 septembre 2007 à 22:16, par Cyrill

Marie dit encore ceci sur son blog :
"Une chose est sûre : jamais plus je ne dénigrerai les "sans emploi". Pour avoir partagé leur lot pendant quelques semaines, je sais maintenant que ce n'est pas une partie de plaisir"

Oh que oui, Marie, que je partage ton avis...Je peux t'assurer que le jour où, en poste, je reçois un appel d'un chômeur, ou qu'une lettre de candidature passe dans mes mains ou sur mon écran, elle ne restera pas sans réponse...

Corinne, j'assure depuis 2 semaines une vacation de formateur dans un centre de formation pour adultes. Une mini-victoire !
Victoire, parce que je retravaille enfin!
Mini parce que fin septembre, le coup de cravache est fini et ce sera 4 malheureuses heures par semaine jusqu'à noel. Mini, car ce n'est pas un cdi et qu'un vacataire n'est pas considéré comme l'égal de ces collègues titularisés. Mini, enfin, car ce n'est pas du tout dans mon domaine de prédilection (j'enseigne la "communication"!).
Ce job, je l'ai eu en allant en chair et en os sur place entendre la réponse qu'on n'avait pas daigné me donner depuis fin juillet, pour un poste urgent pour le 1er septembre...Je rencontre quelqu'un d'autre : Poste en vu pourvu, mais on allait avoir besoin de vacataires.
Quelques jours plus tard, au début de vacation, j'ai l'occasion de déjeuner avec mon recruteur indélicat et devenu collègue et responsable hierachique. Tres sympa, tres abordable. Mais pourquoi ne m'avait-il pas répondu? J'ose lui soumettre la question.
La faute à un emploi du temps surchargé, la faute à la réponse tardive de confirmation du directeur pour la personne en vue. La faute surtout aux vacances qui pointaient le bout de leur nez. Et là , je lui dis : " Mais pourquoi tu ne m'as tout simplement pas dit, en réponse à mon mail, que tu ne pouvais pas m'en dire plus? Rien que cela m'aurait soulagé. Il n'y a pas pire pour un chômeur que cela : ne recevoir aucune réponse de la part des recruteurs après une candidature." Un peu penaud, le gars, il reconnait.
Une négligence peut peser beaucoup sur la vie d'un homme ou d'une femme, même à ce niveau là, et les commentaires de ce billet sont là pour le confirmer.

Courage, oui, courage est le mot qui convient.
Comme Anne, je pourrais écrire un roman sur la question.

21. Le samedi 15 septembre 2007 à 22:26, par Régine

J'ai été licenciée en décembre 2006,chômage économique. Convention de Reclassement Personnalisé pendant 8 mois (3mois à 80% du salaire, 5 mois à 70%) Ensuite on passe au chômage normal 57% du salaire. j'ai envoyé au moins 150 CV en réponse à des offres d'emploi = une dizaine de réponse négatives. je n'ai pas le profil recherché. Il faut dire que j'ai 35 ans d'expérience... ce qui veut dire que par déduction je ne suis plus toute jeune.

Entendre les gens "bien intentionnés" dire
que ceux qui sont au chômage c'est parce qu'ils le veulent bien...
ou
que les chômeurs se contentent de vivre aux crochets de la société, ou
maintenant les gens ne veulent plus travailler, avant de savoir ce qu'ils vont faire ils veulent savoir combien ils vont gagner,
ou
si on veut du travail on en trouve, mais seulement il faut pas avoir peu de faire des heures,
etc, etc....
et quand vous dites que vous êtes au chômage, que vous aimeriez bien travailler, mais qu'aucune entreprise ne veut vous embaucher, on vous répond "ah oui ? mais vous êtes l'exception qui confirme la règle, car j'en vois des gens qui ne veulent rien faire, etc.etc.. ". et c'est reparti dans l'argumentation négative.

comme si être au chômage était un choix.

Evidemment, je n'ai trouvé aucun emploi, et comme je n'ai pas envie de me retrouver au RMI dans un an, j'ai décidé de créer ma micro entreprise.
et j'ai à peine démarré que j'ai déjà reçu une petite lettre des impôts, une note à payer à la caisse de retraite en février (environ 700 €) et des mots doux du même genre de différents organismes, alors que je n'ai pas encore gagné un centime.
Mais bon, je n'ai pas le choix, donc il faut que ça marche.

22. Le dimanche 16 septembre 2007 à 09:44, par Corinne - site

@ Princess Strudel : mais pourquoi ne pas chercher "mieux", tout en continuant à occuper ton travail que tu n'estimes pas à la mesure de tes études ? Pas besoin d'attendre d'être au chômage pour voir si l'herbe est plus verte ailleurs...

@ Touline : tu relèves effectivement une de ces contradictions typiques lorsqu'on se retrouve au chômage. Pas simple à gérer...

@ Cyrill : aaahhh, enfin ! Tu n'as pas baissé les bras, tu as été pugnace et ça a payé, même si c'est une "mini-victoire". Au moins, tu l'as fait et tu as des réponses à tes questions (cf. ta discussion avec ce recruteur surbooké). 4h par semaine jusqu'à Noël ? Ok ce n'est pas beaucoup, mais tu as pris pied dans une structure. Peut-être que d'autres occasions se présenteront à toi pour aller plus loin. A toi peut-être aussi de les provoquer, comme tu las sû le prouver en nous le racontant ici. Bonne chance !

@ Régine : oui, j'imagine bien que tu as dû en entendre, de tels "arguments"... J'admire ta persévérance (si, si !) et j'espère de tout coeur qu'elle sera récompensée. Bon courage !

23. Le dimanche 16 septembre 2007 à 10:36, par Loyola - site

Le chômage, suite parfois trop logique à une démission ou à un licenciement ou à une fin de contrat... le plus dur, c'est dans doute les papiers administratifs à remplir et les files d'attente à l'ANPE au milieu de gens au regard vide.

Mais le chômage, c'est aussi plus le temps pour du bénévolat, plus de moments pour penser à soi et moins de monde dans les magasins et le métro. Il y a certes une vie hors du travail, c'est douloureux quand ça s'appelle chômage parce qu'on se sent seule et fragile.

Perso, j'ai toujours regretté qu'au lycée et à la fac on ne nous enseigne pas à gérer cette partie de la vie active. Il faut apprendre sur le tas et ce n'est pas évident... bon courage à toutes celles (et ceux) qui traversent ce pont. Il y a une rive de l'autre côté...

24. Le dimanche 16 septembre 2007 à 12:16, par illinois

Bel article qui résume bien notre "détresse" moi cela fait 2 ans que je suis au chomage, bac+4, 10 ans d'expérience, peu de réponses, d'entretiens, réponses typiques. Les gens me demandent "comment vous n'avez pas trouvé avec votre profil ?" et bien non, les entreprises veulent que vous ayez le diplôme meme si vous avez l'expérience on en veut pas. Mon dieu "2 ans de chomage" vous n'allez pas pouvoir vous adapter ! et puis 35 ans une femme etc.
Le chomage c'est la solitude, les amis (soi disant) qui vous laissent tomber car maintenant notre société est individualisée, la prise de poids, la non-motivation lors d'un entretien bref le debut du "trou noir"

25. Le dimanche 16 septembre 2007 à 12:42, par Laure - site

Lorsque j'ai fini mes premières études, j'ai bien connu ça, le chômage... En alternance avec les boulots alimentaires, les boulots sous-employés... Sans oublier la colocation obligée, les remarques désobligeantes (hôtesse dans un bus ? Hi hi hi pouf pouf ! mais quoi ? c'est pas méchant !) l'impossibilité de financer des vacances, une mutuelle... Un bonheur !
Ces matins où il m'était impossible de me lever. Ces journées passées seules devant la télé. Ces soirées entières à téléphoner par besoin de parler... Ces week end à faire semblant de festoyer...
Le sentiment d'être une ratée. La mots désobligeants de personnes mal intentionnées quand s'est présenté un challenge de rêve (meuh non s'il t'a proposé ça, c'est pour ton c...). Le regard des autres : indifférent, ou plein de compassion (la pauvre), ou plein d'incompréhension (tu dois mal t'y prendre !)...
Et puis la solitude. Sans emploi. Sans appui. Sans intérêt. Sans espoir. Jusqu'au sang. Jusqu'à ce que tu te mettes à la boxe, et que tu décides qu'il est hors de question que les choses se passent ainsi. Et que tu trouves l'énergie (dans une réserve insoupçonnée) pour te former (en cours du soir), accepter des stages (en attendant le sésame du bac + 5)...
Aujourd'hui, mais je crois que je l'ai déjà dit ici, j'ai fini mon parcours universitaire (mais je n'ai pas dit que je n'avais plus besoin de me former...). J'ai un boulot à 35 heures donc : 1/ Je fais en sorte de le garder, même si les valeurs de ma structure sont (au quotidien) à l'opposées des miennes 2/ Je réponds aux gens qui appellent pour leur recherche d'emploi sans favoritisme (je dois être anti-réseau) 3/ Je fais de la veille pour mes amis au chômage, je relis leurs CV, leurs lettres de motivation. Et je trouve cela normal.
Je crois que ce que je regrette, de la part des organismes publics, c'est de ne pas avoir des relais (conseillers ANPE ou autre) sachant qu'en dehors de l'emploi, on peut s'engager dans une association ou une ONG comme volontaire international à long terme, ou comme bénévole sur des projets diversifiés... Et d'ailleurs quand on sait qu'une activité bénévole en journée peut entraîner la supression des droits, on croit rêver...
Ca m'interroge sur la vision de la citoyenneté dans notre pays, tout de même !
Par contre (désolée !), quand j'entends certaines de mes connaissances, qui se vantent de partir en voyage qui au Mexique, qui au Brésil, qui en République Dominicaine, parce que le chômage, faut en profiter hein, on a côtisé pour ça (dixit) ! Sans prendre conscience qu'un système 1/ démocratique 2/ de protection sociale tel que le notre, implique, pour chacun d'entre nous, une énorme responsabilité (individuelle et collective), ça me décoiffe, voyez-vous, et encore, je reste polie.
Et, pour finir, ça m'interroge sur l'indivualisme dans notre société...
Un dernier mot : merci à Corinne pour cet article, remuant, mais toujours aussi enrichissant. Bon dimanche !

26. Le dimanche 16 septembre 2007 à 14:14, par Sophie Ménart - site

7 ans de culpabilité...
Coupable d'avoir passé la quarantaine, puis coupable d'être au chômage, d'être une femme seule et pauvre à 50 ans...
un blog pour tenir le coup et passer au dessus de tout ça et surtout au-dessus de la connerie humaine...

27. Le dimanche 16 septembre 2007 à 16:14, par Corinne - site

@ Laure : c'est toi qui décoiffe ! Merci d'avoir pris le temps de nous raconter que malgré tout, c'est possible et que oui, l'énergie du désespoir peut être un formidable levier pour avancer, construire...

@ Illinois : si cela peut te rassurer, moi aussi, j'ai été 2 ans au chômage, un peu plus d'expérience que toi et pas de diplôme. Mais j'ai finalement retrouvé un travail. Le hasard de la vie, d'une relation... Lis les commentaires de ce billet. Puissent-ils te donner du punch, des idées...

@ Loyola : ravie de te retrouver Effectivement, l'école ne nous prépare pas à cette vie-là. Tu fais bien de nous le rappeler.

@ Sophie : Qu'est-ce que tu veux que j'écrive après ça...

28. Le dimanche 16 septembre 2007 à 17:03, par Delph - site

je me reconnais dans le témoignage de Marie. J'ai été très peu au chômage (2 x 1 mois) mais je culpabilisais de faire des choses pour moi. je me levais tôt pour me jeter sur internet et chercher, trouver et répondre à des annonces. je refusai de sortir même juste me balader car je me disais que je devrai être en train de chercher.
Je ressentais une profonde honte d'être sans emploi dans cette société où il faut être le meilleur quitte à écraser les autres.

29. Le dimanche 16 septembre 2007 à 20:05, par Anne

www.actuchomage.org/modul...

Voilà qui devrait t'envoyer direct au test.Mon résultat était limite si je me rappelle bien entre les deux derniers résultats(pas trop coupable ni responsable votre honneur!) Sinon,c'est a la fin de l'article intitulé
'le blues du chômeur'.

Au fait merci pour le lien à femmes emploi.

30. Le dimanche 16 septembre 2007 à 20:19, par Anne

A propos de ce que dit Cyrill ,moi aussi j'ai répondu à une annonce pour un poste sans obtenir de réponse mais au lieu d'y aller(ce que j'aurais peut-être du faire au vu du résultat pour Cyrill)?J'ai renvoyé un mail pour remercier sacastiquement du manque de réaction et bien sûr,je n'ai pas eu de réponse "Y'A QUELQUN"?
Une autre fois,alors que là j'avais eu une réponse mais négative(je m'étais déplacée pour porter ma candidature),les termes utilisés m'ont tellement révoltée que j'ai remis un courrier où je me demandais si ce n'était pas mon âge(tellement avancé!) qui les avait freiné:ils ont pris une personne aux compétences plus en adéquation(!!!)?C'était pile-poil mon profil cette annonce !

Je ne suis pas une assidue de ces pratiques et surtout je ne saurais pas le faire en live(juste par écrit),mais qu'est ce que ça fait du bien!
Même s'il n'ya pas d'échos,on a l'impression d'exister.Pareil que la lettre que j'ai envoyé au directeur de mon ancienne boîte pour obtenir ce que je voulais.Quel dommage,encore une fois qu'il n'y ait plus personne "en live".
Mais bon...

31. Le dimanche 16 septembre 2007 à 22:09, par ecaterina - site

Quelle bonne idée, Corinne!
Merci pour ce billet si délicat!

32. Le dimanche 16 septembre 2007 à 22:48, par Cyrill

Anne

Ne t'en fais pas. Combien de candidatures sans réponses où je n'ai pas osé frapper à la porte?
+ 2 ou 3 où j'ai effectivement poussé ma gueulante, mais seulement par téléphone ou mail interposé. Dans le vide...quelle frustration!
Sauf que dans le 2 ou 3, une personne s'est senti mal à l'aise et a eu le courage de me répondre, et ce pour m'informer d'un possible poste dans les mois qui suivraient. Cette piste, je l'ai mis en mémoire et ne l'ai pas oublié 6 mois plus tard. Peut-être va-t-elle me mener quelque part, car je dois les relancer ce mois-ci après une 1e rencontre en juillet.
Oui, ça peut finir par payer, mais attention, ne nous réjouissons pas trop vite, nous ne parlons pas d'un CDI, et l'entreprise est une asso qui n'a pas bcp de moyens...

Dans le chômage, on en a tellement bouffé, de la désillusion, que le moindre petit contrat où l'on vous laisse carte blanche, où l'on vous fait comprendre que l'on vous fait enfin confiance - même s'il s'agit de mettre en rayon des produits bio, de préparer comme une damnée des cours (en fin de compte, vues les heures passées, on est payé moins qu'un SMIC), d'être employée en CAE contrat habituellement réservé aux personnes en insertion professionnelle -, eh bien, ce petit contrat, on le prend.
On en vient à se dire :" chouette, j'ai un statut précaire, c'est géniaallll!!!!"
Sauf, que le contrat terminé, on se retrouve de nouveau avec l'épée de Damocles au-dessus de la tête et cette fameuse culpabilité.

Moi, ce dont je me sens le plus coupable, c'est d'avoir gâché cette belle ligne tracée depuis le début de mes études. J'ai toujours sû profiter des opportunités.
Et là, depuis ma démission, les opportunités, je les ai toutes manquées (j'en ai un plein panier). Et même si les autres (mes amis, ma famille) ne vous demande rien, pas une justification, moi, je ne cesse de m'en demander une. Je m'en veux de m'être mise dans un pétrain pareil. Et quand la personne qui vous juge le plus , c'est vous-même, c'est très très dure...

Mais c'est déjà pas mal, j'en ai conscience.
Je ne pense pas être la seule dans ce cas-là.
Le conseil adapté serait alors : chômeurs, chômeuses, soyez indulgents avec vous-mêmes!

33. Le lundi 17 septembre 2007 à 15:41, par Anne

Comme toi(et d'autres),Cyrill , j'ai été contente de trouver des remplacements par ci-par là en me disant que ça paierait un jour.En 2003,j'avais gardé le contact d'une personne travaillant pour un vivier d'hôtesses.J'ai su la recontacter et elle m'a fait faire la bouche-trou,puis en 2006 je décroche la timbale : un CDI .... à 60h67 par mois
(encore bouche-trou)et le ver était dans le fruit : les gros pontes de l'usine où j'étais employée avaient décidé depuis 2004 qu'ils fermeraient l'usine en 2007.C'est pourquoi j'en ai marre aujourd'hui,mais je ne desespere pas complètement.
Nos choix sont parfois durs à assumer mais ne t'en veux pas : quel est donc le bon côté de la médaille?

34. Le lundi 17 septembre 2007 à 16:23, par Ysabeau - site

Le plus pénible dans le chômage c'est l'histoire d'argent et le fait de devoir se peler l'ANPE. Hormis cela, j'ai trouvé que c'étaient des périodes où l'on pouvait faire plein de choses et rencontrer plein de gens et cela fait partie du déroulement normal d'une vie professionnelle.

Jamais eu honte d'être au chômage, j'aurais même eu honte d'avoir ce genre de pensée. Jamais eu de problème pour me définir non plus : mon identité ne se résume pas à ma vie professionnelle, heureusement...

Maintenant je suis devenue indépendante, ne pouvant plus supporter de travailler pour un patron paranoïaque. Quand je n'ai pas de travail, j'arrive très bien à m'occuper merci, et à ne pas culpabiliser parce que je ne suis pas rivée à mon boulot. En fait je rêve de ne plus être obligée de gagner ma vie. Ça me libèrerait pour le reste.

Je crois bien qu'aujourd'hui, très tristement l'identité de pas mal de personnes passe avant tout par sa vie professionnelle et je trouve cela très triste et particulièrement déprimant et pas vraiment réjouissant pour l'avenir.

Après tout je suis de toute façon marginale.

35. Le lundi 17 septembre 2007 à 20:11, par illinois

Merci pour tes conseils Corinne mais les hasards de la vie et les relations je n'y crois plus ! le truc le plus enervant c'est qu'une structure comme l'anpe tu es inscrit dans un domaine et si tu postules pour autre chose on refuse de faire passer ton cv. C'est nous que cela regarde si on postule pour un boulot en dessous de nos compétences

36. Le lundi 17 septembre 2007 à 22:04, par Corinne - site

@ Delph : finalement, quelque soit la durée de son chômage, les sentiments sont toujours les mêmes...

@ Anne : merci beaucoup pour le lien. Par rapport à ton autre commentaire, oui je peux comprendre que parfois cela soulage d'en remettre une couche. Personnellement, je n'ai jamais eu ce courage... Et sur ton dernier commentaire, je suis contente que tu ne désespères pas complètement. J'avais un peu peur que tu touches le fond...

@ Ecaterina : merci !

@ Cyrill : magnifique conseil ! Merci.

@ Ysabeau : sois la bienvenue ! Ah, voilà un discours - que je ne qualifierais pas de marginal - mais de libre.

@ Illinois : c'est Cyrill aussi qui me faisais il y a quelque temps la même remarque. Ce qu'on veut parfois, c'est juste bosser, même si on est surdimensionné pour le poste. On le sait, on le choisit en connaissance de cause, mais on ne nous laisse pas décider... Bizarre...

37. Le mardi 18 septembre 2007 à 00:13, par Fafa

Je trouve terribles les commentaires que je lis suite au post de Corinne. Triste résultat d'un modèle social qui a érigé le travail en vertu. Très peu ont évoqué le manque d'argent et la galère liés à un chômage longue durée. Peut être est ce par pudeur ? Beaucoup ont parlé d'une remise en question personnelle. De l'ordre de "Suis je aussi mauvaise que ça pour qu'on me prive de travail ?". Je suis siderée et attristée. Mais la réalité sociale est malheureusement celle là.

Pour ce qui est de mon expèrience face à ce phénomène je crois qu'Ysabeau à tout dit. (du coup je reste sans voix...comme quoi ça arrive).

Courage les filles

BizZ

38. Le mardi 18 septembre 2007 à 10:08, par sophie clz

Je ne peux m'empêcher de lancer le débat :

Je pense que le souci quand on est femme et au chômage c'est justement d'être femme !

Ayant commencé ma carrière dans l'armée, en dehors de remarques misogynes, j'avais pour un même poste un même salaire sans distinction de sexe. Mais quand je me suis retrouvée au chômage dans le "civil" je me suis rendu compte de la différence des considérations envers les genres...

D'autant plus que je me suis installée dans le sud-ouest, j'avoue que je n'avais pas souvenir d'autant de machisme, je suis tombée de haut...

J’ai même entendu quelqu'un à l'ANPE grommeler que les bonnes femmes n'ont qu'a resté à la maison à torcher les gosses il y aurait moins de chômage.
Quant aux postes et aux salaires proposés : ils sont bien plus bas que ceux pour les hommes, surtout dans ma profession sous prétexte que je suis une faible femme, alors que je fais 1m75 (plus grande que la moyenne masculine de la région) et qu'à l'époque j'étais très athlétique, donc capable de porté une imprimante sans l'aide de mes collègues bedonnants.
Et le pire dans tout ça c'est que les plus vaches sont souvent les autres femmes...


Ne vous laissez pas abattre les filles !!

Et encore moins démoraliser

39. Le mardi 18 septembre 2007 à 12:59, par Anne

Le manque d'argent ,Fafa,c'est ce qui me fiche le plus la trouille dans cette situation(et même avant qd je bossais régulièrement).Ce qui m' assurait un peu c'est que mon mari travaille,mais même lui est menacé.
Notre perception du travail relève de l'inconscient collectif et de l'histoire:dès le départ,il a fallu fournir un travail pour vivre(la chasse,l'elevage,la cueillette,la culture de la terre...);le jardin d'Eden,c'est un mythe.Mais maintenant ça devrait être en plus un épanouissement alors que plus que jamais on parle de harcèlement moral et de suicides dus au travail.
Corinne,à priori,je ne suis pas heureuse de vivre.C'est ce qui doit transparaître dans mes commentaires.Heureusement pour moi,j'en suis consciente et je lutte contre ça(c'est parfois épuisant et explique pourquoi je ne m'investis pas dans autres choses),et aussi il y a une part de positif que je cultive.
Bon,je me suis encore laissée aller,là.C'est piègeux ce sujet!

40. Le mercredi 19 septembre 2007 à 13:17, par patapouf

Je suis très peinée par vos témoignages, je vois bien combien l'ANPE est agressive et caricaturale, étant moi-même au chômage et pas pressée de repartir au boulot. J'ai été très sensible à leur hostilité au début, je suis restée des journées entières devant la télé sans rien faire, à nourrir ma culpabilité, à démoraliser, en attendant les convocations. Puis j'ai décidé que cela ne se passerait pas comme ça : j'ai pris mon courage à deux mains pour contacter une psychologue, afin de résoudre mes problèmes de famille et de personnalité. Elle m'aide à m'affirmer, je retrouve de l'entrain, de l'énergie et de la volonté, comme je n'en ai jamais eu ! C'est un budget, mais je vous recommande vraiment de l'envisager comme un investissement, à tout âge. Je pense sincèrement que c'est un atout pour retrouver un emploi ou en trouver un meilleur. En tout cas ne vous laissez pas démoraliser par vos interlocuteurs, courage !

41. Le mercredi 19 septembre 2007 à 14:47, par Kti

Entièrement d'accord avec Isabeau et Fafa, notre vie ne se résume pas uniquement à notre vie professionnelle ! vous avez très bien résumé les choses...
J'ai toujours quelques points de réflexion en tête :
Pourquoi toujours "classer", "voir", "juger" les gens en fonction de leur job ? Nous ne sommes pas moins intéressant parce que nous sommes comptable plutôt que pilote de ligne ? Si ?
Quand nous travaillons nous n'avons pas assez de temps pour tout faire, lorsque nous ne travaillons pas nous avons trop de temps, les vacances c'est toujours trop court... Que ce serait bien de trouver un rythme "idéal" !
A ceux qui pensent/disent que les chômeurs sont des fainéants, profiteurs de la société... : j'aimerais bien connaître leurs réactions si un jour le chômage vient frapper à leurs portes ?
Pourquoi serions-nous responsables de la décision d'un patron qui décide d'embaucher l'autre ?
Pourquoi se sentir coupable de quelque chose que l'on ne maîtrise absolument pas ? Il n'y a visiblement pas de place pour tout le monde !
Le regard/jugement de la "Société" : pourquoi sommes-nous si dérangeants de ne pas être dans le "MOULE" : avoir TEL diplôme en poche, ETRE marié(e) à tel âge, AVOIR des enfants, AVOIR un bon job, AVOIR une belle maison, AVOIR une jolie voiture, PARTIR en vacances... A l'heure de l'égoïsme et du nombrilisme pur et dur, je me moque d'avoir le dernier portable ou le dernier jean de la dernière marque à la mode, je me moque d'avoir "zappé" un certain nombre de choses du MOULE, mon égoïsme à moi c'est d'apprendre à faire un bout de potager bio avec ma voisine de 75 ans, c'est de discuter de tel bouquin avec mon libraire, c'est de naviguer sur la toile pour découvrir des sites sympas comme celui de Corinne, c'est de faire un méga apéro avec les voisins ou de participer à la fête du village... et une bonne grasse mat de temps en temps... Là j'ai l'impression de vivre !!!! Quand le rythme "voiture/boulot/dodo" me le permet !! (pour info je suis secrétaire intérimaire).

Il y a malgré tout des situations bien délicates... Bon courage à Michèle et à toutes celles qui galèrent professionnellement et PERSONNELLEMENT !

42. Le mercredi 19 septembre 2007 à 17:53, par illinois

Bravo bravo Kti, tu résumes parfaitement la situation, je me permets de mettre en ligne une annonce qui m'a fait bondir :
"AGence de communication dynamique (PARIS INTRA MUROS) cherche une attachée de presse freelance pour opérations telles que : lancement de produit, d'évènement, de société etc. Votre profil : Diplomée de l'EFAP ou d'une école de communication agréée par l'Etat Une première expérience est un plus (non obligatoire) Excellente présentation physique (rendez vous clients et journalistes très fréquents) Grande aisance à l'oral A l'aise avec la bureautique et les techniques de publipostage Rémunération : Intéressante et négociable selon les contrats clients Pour postuler envoyer : Une photo portrait et en pied (obligatoire) Un CV à jour Une lettre de motivation Réponse assurée aux candidatures complètes"

43. Le mercredi 19 septembre 2007 à 20:26, par Lili

j'ai moi aussi partagé ce sentiment les six premiers mois de cette année. Pleine de bonne résolution au saut du lit et puis coup de blue vers 14h (digestion ou Derrick?!). et puis ce blues peut durer si des remarques pourtant anodines viennent s'ajouter ou si la réponse du recruteur se fait attendre.
je me suis donc accroché à des mini projets perso: redécorer le salon, me mettre à la couture, au tricot, trier les photos...bref, les choses qu'on a jamais le temps de faire. mais au bout d'un mois ou deux, j'avais bien fait le tour...mon activité professionnel me manquait et surtout rester seul toute la journée me pesait.
Alors, je me suis inscrite à un club de chercheur d'emploi, dans le groupe des jeunes diplômés scientifiques. Et là, j'ai retrouvé un rythme, un groupe extérieur équivalent à des "collègues" et surtout des objectifs et des conseils précieux!
Je ne sais pas si c'est le travail réalisé dans ce groupe de recherche ou le changement dans ma façon d'aborder ma recherche d'emploi mais tout s'est débloqué en juillet.
La recherche d'emploi est un travail d'organisation, de marketing de soi et surtout un travail sur soi et sur ce que l'on désire, mais elle reste dépendante de facteurs que l'on ne contrôle pas et c'est ce qui nous fait déprimer.
Courage à Toutes et Tous!

44. Le mercredi 19 septembre 2007 à 21:40, par Corinne - site

@ Lili : il me semble que tu postes pour la première fois ici ? Sois la bienvenue ! Merci pour l'idée du club de chercheur d'emploi. Oui, il paraît que ça marche. On se sent plus solidaire, tous dans le même bâteau. Mais il est vrai aussi, comme tu le soulignes, qu'on ne peut pas tout maîtriser non plus. Peut-être est-ce aussi une question d'exigence trop forte vis-à-vis de soi-même, de nos propres attentes...

@ Illinois : euh... pourquoi cette annonce t'a-t-elle fait bondir ?

@ Kti : bienvenue ici ! On est d'accord. Oui, revendiquons haut et fort chacune notre "moule", unique en son genre

@ Patapouf : merci pour ton témoignage ! Consulter un psy peut être effectivement un moyen lorsqu'on se sent au bout du rouleau. Encore faut-il "tomber" sur le bon numéro...

@ Anne : cultive ton petit bout de positif. Arrose-le régulièrement pour qu'un jour, il occupe bien tout ton jardin intérieur...

@ Sophie clz : merci pour cette ouverture du débat. Je me permets de renvoyer vers ce lien qui fixe bien les idées sur le sujet : www.inegalites.fr/spip.ph...

@ Fafa : se plier à la réalité ou lutter quitte à se marginaliser... n'y aurait-il aucun autre échappatoire ?

45. Le mercredi 19 septembre 2007 à 22:49, par illinois

Chère Corinne

L'annonce va faire bondir quand on demande une photo de pied et portrait obligatoire et excellente présentation physique cela s'appelle de la discrimination

46. Le mercredi 19 septembre 2007 à 23:00, par Corinne - site

@ Illinois : et tu crois que ce recruteur va s'en formaliser ?

47. Le mercredi 19 septembre 2007 à 23:31, par illinois

lol corinne, il s'en fout complétement, mais le site connu qui le publie est aussi con

48. Le jeudi 20 septembre 2007 à 00:14, par Fafa

Hello Corinne :), qu'on lutte ou pas on se plie de toutes façons à la réalité. Que cette réalité soit l'impossibilité d'intégrer un système normatif parce qu'on le trouve trop violent et destructeur pour son integrité - entre autres - ou que cela soit celle de pouvoir le faire parce qu'on estime que le jeu en vaut la chandelle.
Il est évident que lorsque l'on choisit d'évoluer autrement que selon les modèles pré machouillés on est systèmatiquement, qu'on le veuille ou non, marginalisé.
Je ne sais pas si entre la lutte et l'acceptation il y a des moyens termes. Je pense qu'on peut bien choisir d'évoluer différemment sans pour autant "lutter".

Bizz

49. Le jeudi 20 septembre 2007 à 11:25, par Laurence D - site

La culpabilité j'y ai droit, même si je suis au chômage des vieux qui me dispense de toute recherche d'emploi. Et je culpabilise aussi de chercher à retravailler! Je me demande pourquoi je cherche à m'accrocher dans un univers dont ma génération disparait!
Parmi les activités qui m'ont aidée, il y a celles que j'ai au sein d'un réseau de femmes en entreprises et qui accepte les "anciennes", le Cercle InterElles. J'en profite pour vous annoncer la naissance de son blog sur lequel vous trouverez la présentation de ses derniers travaux, à savoir:"Codes masculins/féminins"; "Egalité salariale"; "Mixité, des intentions à une réalité durable"; "Femmes et sciences: ça commence à l'école".
Entre soumission et marginalisation, il y a effectivement moyen de voir comment jouer avec les règles du jeu et essayer d'y trouver un petit espace de liberté.
interelles.canalblog.com/

50. Le jeudi 20 septembre 2007 à 11:49, par Ysabeau - site

Moi j'aime bien l'idée d'être marginale. Je respire mieux.

51. Le jeudi 20 septembre 2007 à 21:27, par Corinne - site

@ Illinois : et c'est quel site ?
@ Laurence D : merci pour le lien vers ce nouveau blog que je glisse dans ma blogroll. Et longue vie à lui !
@ Fafa : t'es prof de philo ou quoi ?
@ Ysabeau : Si tu arrives à respirer, c'est le principal !

52. Le jeudi 20 septembre 2007 à 22:28, par dorothée

Un point commun avec lili: c'est le besoin d'effet de groupe; puisque les entreprises n'ont pas voulu de nous pendant quelque temps, nous avons cherché a rentrer dans un autre collectif! moi associatif, lili: club de chercheur d'emploi. Ils nous ont apporté beaucoup.

Ce sentiment d'exclusion est en effet difficil à vivre, mais plus vite on s'en rend compte, plus vite on trouve le remède... en plus du travail de deuil lors de la perte de l'emploi!

Haut les coeurs à toutes!

53. Le jeudi 20 septembre 2007 à 22:39, par Flora - site

Bonsoir!
Je me trouve dans une situation un peu particulière...J'ai un emploi dans une boite américaine, CDI 35 heures, 13e mois, en gros la panacée...Arrivée en janvier de cette année, j'ai d'abord apprécié le calme relatif de l'activité...puis le temps a passé, mon "binome" est parti sans etre remplacée, j'ai hérité de ses taches mais je ne suis toujours occupée qu'à 50%...et je m'ennuie!!!
J'ai presque honte de dire ça mais je m'ennuie dans ce boulot, même en assurant 2 postes...J'ai honte parce que je me dis qu'il y a quand même toujours pénurie de vrais jobs et que moi je fais la fine bouche parce que je ne cours pas dans tous les sens, et que je ne suis pas débordée...
Je sais que ce n'est pas exactement le sujet mais je me sens un peu comme au chomage parce qu'il m'arrive de passer des journées entières à ne rien faire et à ne pas être sollicitée du tout...

54. Le vendredi 21 septembre 2007 à 10:52, par Anne

Il y a un ruc délirant qui me fait bondir à chaque fois parce qu'à chaque chgt de gouvernement on y a droit : la chasse aux " chômeurs profiteurs".Le coup du "si vous refusez 3 emplois proposés par l'ANPE ?VOUS ALLEZ ËTRE SANCTIONNES: PANPAN CUCUL!
Ca doit être pour satisfaire la masse de ceux qui ne savent pas ce que c'est et qui sont persuadés que le chômeur est glandeur!
Mais le pire à mes yeux c'est le manque d'exactitude et l'hypocrisie : l'ANPE ne propose pas un poste à une personne,elle envoie l'annonce à plusieurs pour qu'elles y répondent,ce qui ne garantit pas la prise de poste donc comment refuser le poste?Il est vrai que l'on peut refuser de répondre à l'annonce mais ça ne sert pas à grand chose car une répons à annonce ne garantit pas un entretien et encore moins une prise de poste.En plus,ces agents ANPE sont débordés et n'ont pas vraiment la possibilité d'être derrière chaque demandeur d'emploi malgré ,encore une fois les effets d'annonces de nos divers gouvernants(de tous bords).
FRANCHEMENT !!!....

Flora : c'est vrai que c'est pénible aussi d'aller au boulot qd on ne sait pas comment occuper sa journée,il y a de quoi déprimer je le sais.Mais lâche pas le morceau et essaie de trouver autre chose si vraiment la situation ne te satisfait pas.Profites en pour faire les annonces ,au moins tu as un revenu et tu peux te permettre de choisir.Courage

55. Le vendredi 21 septembre 2007 à 12:37, par Nanou

J'ai eu envie de réagir à cet article !
C'est la 1ère fois, alors je me lance :
J'ai démissionné en 2001 pour des pbs de santé après 9 ans dans une place qui me plaisait énormément, mais je n'avais plus le choix.
Lorsque je me suis sentie mieux, j'ai fait une VAE BTS que j'ai obtenue du 1er coup. J'étais très fière de moi qui n'ai pas mon bac...Alors, j'ai bêtement pensé que tout aller s'arranger.
J'ai suivi les stages proposés par mes conseillères (bin oui, j'en ai eu plusieurs avant d'avoir une référente !).
En 2004, j'ai décroché un CDI mais j'ai dû démissionner à nouveau 10 mois plus tard pour cause de "caractères non compatibles".
Je galère, j'accepte encore un stage pour changer de métier mais toujours des réponses négatives (mais des réponses quand même).
Et puis là, je trouve un job qui me plait, pas trop loin, pas trop long, pas trop payé non plus mais quand même un CDI, alors je fonce, j'écris aussitôt avec un beau CV.
Réponse presque immédiate : vous n'avez pas le droit de postuler car vous n'êtes pas Rmistes ????
Bin oui, mon mari a un bon salaire, je suis handicapée mais ne touche aucune allocation (je suppose que mon handicap n'ait pas suffisant pour prétendre à quoique ce soit), je suis au chômage depuis trop longtemps et je ne touche plus rien, mais je n'ai pas le droit de travailler ???
Pour couronner le tout, je reçois un courrier de l'ANPE me rappelant que si je n'ai toujours pas trouvé d'emploi je suis tenue de me rendre au RDV fixé avec ma référente 1 mois plutôt sinon on me supprime mes allocations que je ne touche plus depuis 2004 !
Je me rends à ce fameux RDV, ma référente, bien que sympathique, ne peut me proposer qu'un stage encore !
Alors, je dis STOP, y'en a marre !
J'ai demandé ma radiation !
J'en ai assez de recevoir les lettres de menace de l'ANPE, de me sentir coupable parce que je ne trouve pas de boulot et que je ne ramène pas d'argent au foyer !
Je continue de chercher quand même mais je me sens plus libre, moins coupable....j'ai tout de même le blue de temps en temps.
Merci pour ce site qui me remonte le moral et j'espère pouvoir vous annoncer un jour que j'ai enfin un emploi !

56. Le vendredi 21 septembre 2007 à 13:14, par dorothée

@Flora: on fait échange à mi temps? ça te va: un mois sur 2, on échange nos place! (elle fait quoi ta boite? elle est en train de couler?)

57. Le vendredi 21 septembre 2007 à 13:56, par Fafa

Bonjour Corinne, en ce moment je suis super zen surtout parce que je fais ce qui me plaît cela ne va pas sans moults interrogations existentielles et autres trucs un peu galères mais le gain en qualité de vie est incroyable.

> Nanou je comprends pourquoi tu as demandé ta radiation il apparaît que tout le monde est à ce point de harcèlement le but est justement de radier le maximum de personnes qu'elles aient ou non retrouvé un emploi. Or il se trouve que les indemnités assedics font partie des cotiz prelevées sur nos anciens salaires dans le cadre de la repartition. C'est un DROIT. Comme tu ne touchais plus rien c'est très bien que tu puisses y renoncer mais c'est aussi renoncer à ses droits. Et la France est censée être un état de droit. Mais je te comprends ohlala si tu savais.

L'expression "lettres de menaces" est franchement la bonne. On devrait peut être ouvrir un débat public sur le comportement actuel des agences ANPE lequel s'apparente a du harcèlement et correspond a des directives données très officiellement.

Flora > tu mets le doigt sur le problème français actuel : L'hyperproduction. Ne serais-tu pas mieux aux 4/5 ou sur un temps partiel qui te laisserai du temps pour toi (et surtout pour mettre en place un projet de vie où tu aurais un boulot qui te passionne )

BizZ

58. Le vendredi 21 septembre 2007 à 20:30, par Flora - site

@Anne : il faudrait que je fasse ça effectivement...

@dorothée : Je te dirais bien OK pour l'échange mais j'aurais vraiment peur que tu m'en veuilles après tellement tu t'ennuierais ;-)C'est un éditeur de logiciel et ya de grandes chances que ça finisse par couler si ça continue à ce rythme, oui

@Fafa : c'est exactement ce à quoi je "rêve" mais ils fonctionnent au "slot" et pas au besoin réel...Ils préfèrent continuer à payer des gens à rien faire, au cas où ils en auraient besoin vraiment un jour...

Cela dit, je n'ai pas grand chose à perdre à faire des propositions d'aménagement de mon poste...Merci pour vos conseils, je vais me reprendre en main, au moins j'arrêterai de culpabiliser :-))

59. Le vendredi 21 septembre 2007 à 22:16, par Corinne - site

@ toutes : merci de vous entraider, de vous entre-encourager, d'être attentive à l'une et à l'autre... Vous êtes formidables !

@ Nanou et Flora : Merci à chacune pour vos témoignages et vos points de vue. On peut mal vivre un chômage comme être mal dans son job. Pas de jugement de valeur ici... Soyez les bienvenues

60. Le dimanche 23 septembre 2007 à 16:22, par *elle* - site

Bonjour à toutes et à tous,

Par cette belle journée ensoleillée, je me prend la tête à trouver un argumentaire pour postuler dans une boite, concurrente mais pas ennemie à celle où je souffre. Il s'agit d'un poste similaire à celui que j'occupe actuellement. Similaire, dans les faits, in mission, car je sais qu'il y a plus de possibilités pour arriver à créer, plus de communication positive, etc...
D'une part, il y a l'argumentaire succinct de la lettre de motivation mais aussi comment je peux expliquer, lors de l'entretien, que je souhaite quitter un emploi sans donner le sentiment que je suis une rebelle qui posera forcément des problèmes à la hiérarchie ?

Si vous avez des pistes je serais très heureuse d'être aidée.

61. Le lundi 24 septembre 2007 à 15:22, par D - site

pardon si je fais doublon avec un autre commentaire, mais la phrase, ressentir de la culpabilité quand on se lève tard ou qu'on fait la sieste me parle tellement !!
On finit même par se trouver de quoi s'occuper plus que mesure pour justifier de notre "utilité", je ne travaille pas donc je ne sers plus à rien. Alors je bouge, je me remue, je me lève tôt et ne pars jamais en vacances. Je m'agite et me sens coupable de faire les boutiques, d'aller boire un verre avec une amie, de prendre un peu de bon temps.

Je fais le ménage tous les jours, même le dimanche, jamais ne pose mes fesses sur le canapé, ce sont les feignants qui ne font rien, et moi, je suis pas une feignante, je cherche du travail ! Nom d'un chien.

Oui, vraiment, ces mots me parlent.

62. Le lundi 24 septembre 2007 à 22:53, par Corinne - site

@ *elle* : je te répondrai dans un mail perso, car là n'est pas tellement le propos. Merci pour ta compréhension.

@ Dom : si cela peut te déculpabiliser, saches que tu n'es pas la seule dans ce cas... Courage !

63. Le mercredi 26 septembre 2007 à 09:41, par damouredo - site

C'est ainsi que j'ai plus ou moins commencé ma vie de Femme au foyer...et les débuts ont été TRES durs...malgré la naissance de ma première fille...et un licenciement transactionnel...donc plus ou moins voulu.
J'ai mis un lien chez nous...car je pense que cela intéresse bon nombre de FAFs également.
femmeaufoyer.dynamicforum...

64. Le mercredi 26 septembre 2007 à 12:04, par pak

Bonjour à toutes, bonjour Corinne,
Cematin, je suis ravie, enfin un blog qui correspond à mes attentes :
je souhaitais échanger et lire des idées, des sentiments, des soucis que je partage. Merci !
Je suis malheureusement comme vous toutes à lutter contre le chomage et la précarité. Autour de moi, je n'arrive pas à partager tout ce que j'ai sur le coeur. Ce que je viens de lire me réconforte, au fond je ne suis pas si seule à éprouver : culpabilité, honte, le sentiment d'être inutile et si fragile...
Voici un an que je fais de l'intérim (je n'ai pas trop à me plaindre) mais je passe par des périodes très intenses où il faut être au top de sa forme et puis ensuite, plus rien, le vide. La rupture est totale et difficile. Aussi, j'essaie de garder la forme en faisant du sport, un bon défoulement pour se vider la tête. Alors aujourd'hui, comme je suis ravie de vous avoir lu, je resterai sur une note positive, faites du sport ça aide à garder le moral !
A bientôt, enrore merci Corinne pour ton blog
ps : Kti, je partage à fond ton mail du 19/09

65. Le mercredi 26 septembre 2007 à 20:15, par Corinne - site

@ Damouredo : merci ! et bon anniversaire au forum des FAFs !
@ Pak : sois la bienvenue et ravie que ce blog te plaise. Je crois effectivement que le sport est un bon défouloir et dérivatif. Encore faut-il avoir le courage de s'y mettre...

66. Le jeudi 27 septembre 2007 à 09:52, par Stephi

Bonjour à tous,

Corinne, je parcours régulièrement ton blog, et même si je trouve les sujets abordés intéressants, je n'avais jamais pris part aux commentaires.
Mais cette fois ci, le sujet me touche de près. Au chômage depuis ma sortie de l'école (d'ingénieur), il y a un an, je suis passée par plusieurs stades.
D'abord, l'enthousiasme (en plus j'emménageais avec mon chéri!). Recherche de boulot hyperactive, rencontres avec de nombreux conseillers, développement d'un réseau, rédaction d'article pour un blog, ...
Les premiers entretiens arrivent, et la c'est la phase de stress et d'attente. L'angoisse de l'attente me bloque, plus moyen de me concentrer sur ma recherche tant que mes derniers espoirs ne sont pas vaincus.
On me fais poireauter, 1 mois, 2 mois, ... voir 3 après deux entretiens tout ça parce que le recruteur (une petite boite) n'osait pas me dire non.
Là, c'est la remise en question, déjà plus de 6 mois de chômage! Qu'est ce qui cloche? La réponse de l'ANPE, vous êtes trop spécialisée!
J'ai pourtant un diplôme généraliste avant d'avoir fait une option, mais ça ne compte pas.
Retour à la case départ. Je me remotive, je me dis qu'il me faut une formation qui soit en accord avec le marché local du travail. Avec un nouveau but dans la vie, je recommence à me bouger: analyse du marché (de l'emploi), recherche d'une formation, de financements...

Résultat, je reprends les cours bientôt. Un nouveau départ.

En tout cas même si j'ai le moral qui fait des loopings, je ne regrette pas d'avoir choisi de suivre mon chéri et de devoir adapter ma carrière.
Je pense que je serai beaucoup plus malheureuse avec du boulot mais loin de lui. Chacun ses priorités.

ps: j'espère ne pas avoir été barbante

67. Le jeudi 27 septembre 2007 à 12:20, par cath

J'ai lu tous les commentaires avec beaucoup d'intérêt, mais le découragement, la perte de repères je les ai connus à plusieurs reprises avant de devenir conseillère ANPE.
Dommage que l'Agence ne recrute pas que des demandeurs d'emploi....l'apprentissage par l'expérience a des vertus reconnues.

68. Le jeudi 27 septembre 2007 à 14:59, par Corinne - site

@ cath : tout à fait d'accord avec toi !

@ Stephi : merci d'avoir franchi le pas des commentaires Et non, tu n'as pas été "barbante" du tout ! La première partie de ton expérience m'a rappelée la mienne. La dernière partie m'a fait repenser à ce petit jeu "Mon Jules ou mon job ?" que j'avais proposé sur mon ancien blog mais que tu peux lire aussi ici www.toutpourelles.fr/inde... J'espère que ton nouveau départ t'apportera beaucoup de satisfactions. Tiens-nous (moi) au courant, d'accord ?

69. Le dimanche 30 septembre 2007 à 18:17, par Une autre Corinne - site

Je suis heureuse de trouver ici tous les mix de sentiments éprouvés lors de ma période de chômage. Rien vraiment à rajouter, mais ça fait du bien de ne pas se sentir seule.

La société dans laquelle je travaille, par le biais de son activité fluctuante, jongle avec des CDD (dont je suis) et de l'intérim. Ils ont à la fois besoin de personnes stables (certaines ont 40 ans de boite) et d'un vivier où l'on peut piocher et rejeter au jour le jour.

C'est aussi une réalité qu'il faut considérer et dont peu parlent, notamment notre gouvernement. Le CDI à tout prix, est-ce la solution ? La précarité ne veut-elle pas dire (ne devrait-elle pas vouloir dire) pauvreté, mais flexibilité ? Le CDI convient à certains mais pas à d'autres, employés comme employeurs.

Comment faire pour que tout le monde s'y retrouve ? Je n'ai pas de solutions, mais le chômage indemnisé en est une, sauf que l'aspect transition est complètement oublié.

Je transmets toutes mes amitiés à Michele, et suis révoltée par ce qu'elle vit. Son age ne devrait pas être un problème, mais une solution à des attentes particulières, pourquoi personne ne le comprends ?

70. Le jeudi 8 novembre 2007 à 11:24, par pak

Voici mon 2eme billet depuis que je connais ton site.
Aujourd'hui, je n'ai pas le coeur à sourire. J'ai 47 ans et comme toutes celles qui se retrouvent ici, je suis à la recherche d'un emploi. Le dernier entretien que j'ai eu m'a laissée sans voix. On m'a demandé si ça ne me dérangeait pas de travailler avec une équipe dont l'âge varie de 26 à 36 ans. Cherchez l'erreur, ne faut il pas inverser la question, ne seraient ils pas dérangés de travailler avec une femme plus âgée !
Aujourd'hui j'ai un goût amer dans la bouche, je suis dans la tempête, en souhaitant qu'elle ne dure pas trop longtemps !

71. Le jeudi 8 novembre 2007 à 22:15, par Corinne - site

@ pak : merci pour ce deuxième commentaire. Tu vas rire, mais on m'a posé exactement la même question. J'avais alors 40 ans et on s'inquiétait de savoir si je pouvais m'intégrer à une bande de jeunes ! Ne t'en formalise pas ! On connait tous les lubies des recruteurs et j'aime bien les dénoncer sur ce blog. Tourne la page et va de l'avant. Surtout, surtout, continue à avoir confiance en toi...

72. Le mardi 13 novembre 2007 à 15:32, par Inferyaëre

Je n'ai pas la prétention de dire que j'ai connu toutes les formes de chômage possible (et c'est dire qu'il en a déjà un sacré nombre) mais malgré tout j'en ai presque cotoyé les 3 quarts.
Et à n'y pas rater on tombe dans les différents états psychologiques liés, je pense qu'ils ont été très concrètement décrits ici dans tous vos témoignages.
Que penser de cette honte que l'on peut porter en soi à des dégrés variables ? Que faire ?
Pour ma part, je l'exorcice journalièrement, parfois c'est une simple pensée dans la journée qui disparaît sans avoir eut le temps de germer, parfois c'est une idée fixe en fin de journée, sachant que ça revient toujours comme un refrain qui n'est pas achevé, ça revient même quand vous avez bien rempli vos journées aussi bien que lorsque vous êtiez salariée...
Je suis en recherche d'emploi depuis 3 mois.
J'étais déjà dans cette situation il y a 4 ans en arrière ça a duré 2 ans, j'ai réussi à obtenir une formation qualifiante d'1 an "par miracle" par le biais du dispositif du plan de cohésion sociale de Borloo (c'était le gâteau empoisonné en fait car on "pouvait" obtenir une formation mais en aucun cas celle que l'on avait choisit... Cependant, en ces temps-là, les chiffres du chômage ont baissé, là il n'y a pas d'entreloupes).

Enfin tout ça pour dire, qu'à l'heure actuelle je me bats toujours pour obtenir un emploi sauf que ma durée de chômage augmente aussi vite que les jours qui défilent et je n'ai pas trouvé de solution pour palier au vaste trou qui s'aggrandit dans le CV, si vous avez des suggestions, des moyens d'éviter ça et de faire face à cette nouvelle discrémination du "plus de 6 mois de chômage = bon à rien" ?

73. Le mardi 13 novembre 2007 à 15:35, par Inferyaëre

Oui j'en ai oublié une strate :P

Très sympathique ce petit blog, lu qu'en diagonale pour l'instant, ce soir j'aurais plus de temps à lui consacrer

désolée pour le flood intensif

74. Le mardi 13 novembre 2007 à 21:07, par Corinne à Inferyaëre - site

@ Inferyaëre : bienvenue et merci d'avoir partagé tes impressions sur le sujet. Pour ton trou dans le CV, je ne trouve pas que plus de 6 mois soit très dramatique. Même si bien sûr, ça n'est pas rigolo non plus. Pour rester motivée malgré tout, je te renvoie sur un billet et quelques astuces déjà abordées sur ce blog :
www.toutpourelles.fr/inde...
Bon courage !