"Pendant deux années, j’ai eu - par d'ex-collègues - des échos liés à ma démission. On me disait que mon patron ne me pardonnait pas mon départ, qu’il n’arrivait pas à comprendre ce qui m’avait poussé à partir. Régulièrement, il interrogeait d’anciennes collaboratrices pour savoir ce que je devenais, si j’avais trouvé un nouveau job. J’avais un peu le sentiment d’être suivie à la trace et je ne comprenais pas comment je pouvais être encore - après tout ce temps - un sujet d’interrogation et un objet de curiosité pour mon ancien patron."

Martine décide alors de le joindre par téléphone pour une ultime mise au point. "J’ai été très honnête. J’ai reformulé les raisons qui m’avaient poussées à le quitter, expliqué ce que j’avais vécu professionnellement et personnellement depuis que je ne travaillais plus avec lui. J’ai compris que ce "Grand Patron", couronné de succès professionnels, solide comme un roc, mais fragile comme un homme, avait eu bel et bien du mal à accepter et à digérer la démission de la petite abeille travailleuse, loyale et dévouée. Visiblement, il n’était pas arrivé à faire le deuil de mon départ."

On évoque souvent le processus de deuil professionnel que l’on est parfois obligé de faire lorsqu’on perd un emploi. Mais j’avoue que c’est la première fois que j’entends parler du même phénomène de la part d'un patron vis-à-vis d’un ex-salarié ! Et vous ?

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