ascension Entre 30 et 40 ans se profile un tournant décisif dans notre vie professionnelle, surtout lorsqu’on travaille dans une grosse entreprise. C’est le moment où sont repérés les fameux "hauts potentiels", ceux qui seront poussés à prendre le pouvoir. Manque de bol, pour nous les femmes, c’est aussi le moment où il nous vient des envies de bébé. Mais pas toujours non plus. C’est en fait une période dominée par tout un jeu relationnel où les hommes excellent et qui bien souvent nous échappe. En clair, ces Messieurs savent mieux que nous se placer pour obtenir une promotion. Ils aiment se retrouver entre eux après le boulot, font du sport ensemble ou partent en séminaire. Bref, ils réseautent à fond les manettes, pendant que nous, nous ramons, attendons qu’on nous remarque, et/ou rentrons au bercail prête à entamer notre… deuxième journée de travail !

Après 40 ans, on s’affirme. Les enfants sont entrés à l’école, et dans l’éventualité où l’on n’a pas acquis un poste à la hauteur de notre expertise, on rêve de tenter autre chose. Comme reprendre des études ou créer une entreprise, histoire de devenir maîtresse de notre vie. Et certaines d’entre nous réussissent plutôt bien ce virage. Mais c’est tout de même incroyable que nous devions quitter l’entreprise pour prouver notre valeur !

Ces trois cycles de carrière, symbolisés par la forme d’un "M", sont détaillés dans l’excellent livre Womenomics de Avivah Wittenberg-Cox et Alison Maitland. Je les ai rapidement schématisés pour rappeler - si nécessaire - à quel point il nous est difficile de gravir les échelons. Problème de réseau, manque de visibilité, plafond de verre, nous trébuchons. Peut-être aussi parce que nous avons une autre conception de l’ambition et du pouvoir, et que les hommes, majoritairement au top dans l'entreprise, ont du mal à le comprendre... Et si on leur expliquait ? ;-)