EDIT du 16 juillet : apparemment, c'est surtout la proposition de Brigitte Grésy sur les quotas qui enthousiasme le plus les médias. Pour preuve, L'Express a écrit pas moins de 4 articles en une semaine sur le sujet, le dernier se trouvant ici. Le Parisien a plutôt mis Nadine Morano à l'honneur. La secrétaire d'Etat à la famille s'est dit "choquée" par l'idée des quotas tout en avouant que "c'est un mal nécessaire". Le Monde de son côté, a préféré donner la parole à des dirigeantes résolumment... contre les quotas !
Pour rappel, j'avais évoqué ce sujet en novembre 2008 ici sur ce blog. Le débat des "pour" et des "contre" avait été passionnant. Il est d'ailleurs toujours ouvert ;-)

gouv_egalite.jpg Il a été rendu public mercredi dernier. C’est le rapport préparatoire à la concertation avec les partenaires sociaux sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, concocté par Brigitte Gresy, inspectrice générale des affaires sociales (IGAS). Un pavé de 123 pages !

Rien de vraiment neuf dans sa première partie.
Nous sommes surreprésentées dans les emplois non qualifiés, nous sommes plus nombreuses à être au chômage, à ne pas bénéficier de la formation continue, à subir le temps partiel, à vivre avec le Smic, à arrêter de travailler avec l’arrivée des enfants, à toucher une petite retraite, à gagner moins à travail égal, à ne pas être "visibles" dans les instances dirigeantes des entreprises cotées en Bourse...

Je vous fais grâce des chiffres. Toujours aussi accablants ! Répétitifs depuis des années. Pour un peu, on en serait presque blasée ! Il n’y a qu’un homme pour s’en étonner et s'en offusquer. Et non des moindres. Xavier Darcos, notre nouveau ministre du Travail. "Cette réalité nous fait honte" a-t-il déclaré lors de la présentation du rapport. Et nous donc Monsieur le Ministre. Et nous donc…

Brigitte Gresy ne s’arrête bien sûr pas à ce constat. Elle dénonce la rareté des accords égalité au sein des entreprises, l’insuffisance des contrôles, la frilosité des juges. On en est toujours au stade des bonnes intentions, mais pas de mesures concrètes et encore moins de sanctions alors que les lois sur l'égalité professionnelle s'accumulent depuis 25 ans ! L’Inspectrice générale monte donc au créneau. Elle a présenté 40 propositions pour "convaincre et contraindre" les acteurs sociaux et les entreprises à s'engager davantage.

Parmi les préconisations : réformer le congé parental, sanctionner les entreprises qui ne fournissent pas le fameux rapport de situation comparée établi à ce jour par seulement un tiers d’entre elles, sanctionner celles qui ne déclinent pas leurs objectifs chiffrés d’égalité dans un accord ou un plan unilatéral, améliorer les conditions d’accès aux droits à la retraite, imposer les quotas dans les conseils d’administration (40% de femmes)…
Je vous renvoie vers le rapport pour les détails des propositions (page 88) ou sur sa synthèse pour les plus pressées d'entre vous.

Réactions de Xavier Darcos : il a promis de revoir cette histoire d’inégalité salariale "d’ici deux ans" (Le Figaro) et s’est montré "prudent" sur la question des quotas (Les Echos).

Et bien, rien qu'avec ce genre de réflexions, je vous laisse présager de la tournure que prendra la concertation sur l'égalité professionnelle prévue à la rentrée...